mardi 4 novembre 2014

Concert : Ty Segall @La Coopérative de Mai


"Un concert du divin Ty Segall ça ne se rate pas" : c'est cette maxime bien connue (si si) qui m'a valu les 2h30 de route en pleine semaine de boulot, pour assister à son concert en terres auvergnates.

JC Satan, le malin mal élevé 

Une fois le trajet effectué et le vieux grec dégoulinant ingurgité, me voilà dans la salle face aux antipathiques JC Satan. Je sais pas si c'est le fait de jouer devant un public éparpillé et peu réactif, ou une quelconque animosité antérieure envers Clermont, mais les membres ont l'air d'avoir autant envie d'être sur scène que de se faire un Bagammon avec King Jong Un... Et encore, je pense que l'hypothèse d'être obligé de perdre à un jeu tout naze les ravirait bien davantage. Leur set est cependant énergique, bien violent et dense, comme leur réputation le laissait entendre. Néanmoins j'espérais un peu plus d'hétérogénéité, là on a juste l'impression qu'il nous ont démoulé un gros bloc avec quelques nuances par endroit. Ils repartent d'ailleurs comme ils sont arrivés, ça tombe bien, il en va de même pour moi.

Ty "Steven" Segall, piège à grande vitesse

Une bonne binche plus tard, un cowboy débarque, moustache aux aguets, chemise en jean ouverte sur une pilosité luxuriante et un petit foulard rouge autour du cou. On devine avec beaucoup de talent un doux accent texan, pendant que le gars nous raconte sa vie, celle de la génèse du nom du backing band de Ty Segall, et d'autres trucs dont je n'ai compris que la partie des mots qu'il a daigné ne pas avaler. Le groupe débarque alors, grimé tel de beaux hippies sur leur 69, remerciant ce cher Jimmy pour cette savoureuse intro.

C'est bien évidemment Manipulator qui ouvre le bal, en douceur, avec son synthé redondant. Une entrée en matière de premier choix. Au fil des titres joués avec une intensité dingue, on sent que Ty a le manche qui démange : quand il ne gratouille pas entre les morceaux, il fait durer ses solos déjà bien présents sur l'album. Il y a d'ailleurs autant à jeter dans ce set que sur platine : nibe. The Faker, It's Over, Tall Man Skinny Lady... tout s'enchaîne à merveille, on passe d'un déluge sonore à un autre, d'un solo de malade à un refrain fédérateur, porté par la voix très juste de Ty Segall et la très bonne prestation du reste de la team.
En milieu de set ils dégainent l'imparable The Singer, l'un des nombreux moments de grâce de Manipulator, pour faire un peu retomber la sauce et dégainer les briquets, avant de repartir dans des joutes de pogos et de slams endiablées. Mais le morceau qui a fait clairement la diff ce soir, c'est l'incandescent Feel, ce son de badass qui fracasse des culs comme un charpentier à la Fistinière. La foule est en transe, la basse prend aux tripes, les grattes donnent limite envie de devenir biker et de se faire tatouer les bouclettes blondes de Ty sur les biceps... c'est bien simple, le morceau ne semble jamais s'arrêter. Pourtant les dernières notes font un pincement au cœur tellement ce titre incarne la perfection rock'n'roll.



Je surprends alors le bassiste et le guitariste pointer du doigt le compteur de décibels, et quelque chose me dit que ça leur a donné des idées, tant les morceaux qui suivent défouraillent bruyamment nos pauvres âmes de pêcheurs (merci pour eux) et nos tympans au passage. C'est d'ailleurs cet accord entre violence et justesse mélodique qui fait de ce concert un vrai tour de force. Le seul truc qui manquerait peut-être, c'est une prestance plus importante du leader, même si sa dextérité, la passion et l'énergie qu'il dégage sur scène lui donnent un charisme assez incroyable.
Les inusables Thank God for The Sinners et Wave Goodbye se font entendre, pour rappeler au passage que le mec est l'un des compositeurs les plus prolifiques et qualitatifs de sa génération. Deux titres inconnus pour ma part servent d'ultimes saillies, mais le meilleur est déjà passé. Ce sont sous les applaudissements unanimes d'un public qui vient de prendre sa petite raclée de l'année que le groupe retourne en coulisse, se préparer fort probablement à délivrer un nouveau soufflet dans une autre ville.



Quatre heures de route aller-retour pour une heure et quart de jouissance, les comptes sont au beau fixe. Vivement le prochain album dans 2 mois.


Merci infiniment à la Coopérative de Mai pour la place et l'excellente programmation ;)


Autre live-report avec photos et vidéos sur Concertandco

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