jeudi 19 mars 2015

Chronique : Senbeï - Army of Me EP

Senbeï c'est le petit gars de l'ombre, dont on voit traîner le nom depuis quelques années déjà sans trop savoir ce qu'il propose. En fait si, j'avais déjà pu me délecter de la sublime Many Times il y a 3 ans, ressortie sur l'album Micrology entre temps. On sait aussi que c'est un collaborateur régulier de Tha Trickaz et qu'il est depuis quelque temps le petit de Smokey Joe & the Kid, duo tapageur passionné d'electro-swing et de bass music qui tabasse. Il n'est donc pas compliqué de retrouver les différentes sensibilités de Senbeï de ses autres projets dans cet Army of Me EP (qui porte donc bien son nom et dont la pochette est un clin d’œil à celle de Queen), qui allie hip-hop bercé aux samples, électronique minutieuse et fouillée, culture japonaise et de bonnes grosses tartes dans la gueule dubstep.

L'EP commence sur la belle intro Dropped, tout en douceur, comme si on venait de nous larguer dans un dessin animé onirique, au milieu d'une Asie rétrofuturiste. On enchaîne avec Rain, le tube de l'EP, avec ses samples country, la voix grave et cette ambiance éthérée et joviale. Pas le meilleur titre du barbu, mais on y trouve largement son bonheur. C'est What You Need, le featuring de Miscellaneous (MC technique des excellents Chill Bump) qui prend la suite, dans la même veine hip-hop électronique pépère avec ces petits sons cotonneux que Senbeï affectionne tant. Pas la peine de vous dire que la performance du rapper est une nouvelle fois largement au niveau ? De futures collaborations ne seraient pas une mauvaise idée...

Girls emboîte le pas, sans surprendre énormément elle apporte la touche asiatique à cet EP, avec ses voix aiguës qui se baladent sur des breakbeats. C’est une petite mise en bouche avant le banger de l’EP, LE titre qui va certainement te faire sauter au rythme des uppercuts dubstep : Gun Smoke. Moi qui pensais ne plus réussir à m’emballer pour ce style musical, me voilà bien con à marcher au ralenti avant de sauter en rythme et de faire le robot au milieu du salon…

C’est sur cette excellent coup de boule que se finit l’EP, d’une cohérence quasi-parfaite et qui ne souffre d’aucun temps mort sur ses 5 titres. Même si tout n’est pas non plus hyper enthousiasmant et surprenant, on parcourt l’intégralité sans sourciller, de cette intro tout en douceur à l’explosion de Gun Smoke à la gueule. Senbeï m’a fumer.

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